Mobiliser des vivres pour assister les populations vulnérables

Comme la crise de 2008, la pandémie actuelle du coronavirus vient rappeler que les réserves alimentaires constituent un outil majeur de réponse aux besoins alimentaires d’urgence des populations, déployé au titre des filets sociaux de sécurité.

Les nouvelles formes de vulnérabilité induites par la combinaison entre la pauvreté, les changements climatiques, la démographie et l’insécurité civile, viennent d’être brutalement aggravées par les conséquences de la Covid-19. Elles font de la stratégie régionale de stockage de sécurité alimentaire un enjeu majeur, tant pour prévenir et gérer les crises alimentaires et nutritionnelles, que pour contribuer à accroitre l’offre, structurer les chaines de valeur et organiser les marchés agricoles.

Pour accompagner les efforts des pays dont les budgets sont fortement sollicités par la réponse à la crise sanitaire et sécuritaire dans un contexte de baisse de recettes fiscales consécutive à la perturbation des activités économiques, la Cedeao s’est fortement mobilisée pour apporter une assistance humanitaire aux populations vulnérables les plus touchées de ses Etats membres.

A cet effet, elle a mobilisé d’une part, un (1) million de dollars américains de son fonds d’urgence humanitaire et se porte tiers payant en vue de déstocker rapidement 2190 tonnes de céréales de la Réserve régionale de sécurité alimentaire (RRSA) pour apporter un appui alimentaire aux populations vulnérables du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Nigeria. D’autre part, elle a décidé, conjointement avec l’Union européenne, de mobiliser 2,2 millions d’euros des imprévus du projet d’appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, que l’Union européenne finance à hauteur de 56 millions d’euros, pour augmenter l’assistance alimentaire aux pays ciblés en mobilisant plus de stocks de la Réserve dans le strict respect des règles et procédures en vigueur.

En rappel, ces 04 pays cumulent à eux seuls plus de 80% des populations en situation alimentaire dicile y compris les déplacés internes et les enfants touchés par la malnutrition.

Ces appuis comprennent une quantité de céréales estimée à 4 993 tonnes (riz, maïs, mil et sorgho) pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Nigeria, et d’une combinaison de 4 produits nutritionnels (pumpy nuts, supercereals, supercereals plus, farine de maïs enrichie) d’une valeur de 430 000 euros pour le Niger.

Cette opération se fait à travers une action combinée de mobilisation des stocks de la RRSA et d’achats complémentaires de céréales directement auprès des organisations de producteurs. Elle est complétée par des achats de produits nutritionnels auprès des entreprises pré-qualifiées, en capacité de fournir les produits nutritionnels de qualité à la Réserve régionale. 

Ces deux interventions permettent de tester simultanément trois modalités non encore mises en oeuvre, et stratégiques au regard des enjeux relatifs au déploiement de la Réserve régionale : le principe du tiers
payant dans le dispositif de financement des interventions de l’instrument technique « RRSA », l’utilisation de produits nutritionnels dans la réponse aux crises et enfin, la procédure d’achats directs auprès des organisations de producteurs ou des coopératives professionnelles.

Au regard du rôle prépondérant que peut jouer la Réserve régionale dans la mitigation des eets des multiples crises sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la région et ses partenaires devront approfondir davantage la réflexion sur le financement de la solidarité exercée par sa mobilisation à l’égard des pays et des populations en période de crises.

Suivi des stocks

Indicateurs clés